Dans le domaine des technologies de stockage et de transmission de l’information, la blockchain fait office de curiosité susceptible de transformer radicalement certains secteurs de l’économie à long terme. Pour tenter de mieux comprendre de quoi il retourne, nous vous proposons d’étudier ci-dessous les différents types de technologie blockchain. Nous allons voir qu’il existe des protocoles aux applications très différentes, entre la blockchain privée, publique et la technologie dit « de consortium ». Si ce sujet vous intéresse vous pouvez également vous rendre à des salons dédiés à la technologie Bockchain.
La technologie blockchain privée
Pour bien définir ce qu’est la « blockchain » de manière générale, nous dirons qu’il s’agit d’une technologie permettant le stockage et la transmission d’informations dans un contexte totalement transparent, décentralisé et sécurisé. Pour mieux visualiser le concept, il convient d’imaginer des données informatiques par blocs où chaque bloc est dépendant du précédent. Il en résulte au final la constitution d’une véritable base de données contenant l’historique des échanges effectués entre les membres depuis l’origine. Le mathématicien Jean-Paul Delahaye associe les caractéristiques de la blockchain à un « grand livre comptable public, anonyme et infalsifiable ». L’origine de cette technologie remonte aux années 1990, époque de piratage des fichiers audio et vidéo en « peer-to-peer ».
Le petit plus de cette technologie est de pouvoir œuvrer sans aucun organe de contrôle. La chaîne est ainsi partagée par ses différents utilisateurs, et chacun peut en vérifier la validité. Une situation qui intervient à l’heure d’une véritable crise de confiance et de mécontentement vis-à-vis des institutions. On peut utiliser les services de la blockchain de plusieurs façons, notamment pour du transfert d’actifs (monnaie, titres et actions).
Pour se représenter ce qu’est un système de blockchain privée, on pourrait utiliser l’image d’un intranet privé, mettant à la disposition d’un nombre limité de participants un accès restreint à des contenus. C’est donc tout le contraire d’un Internet public, où le plus grand nombre est amené à participer. La plupart du temps, le « gérant » de cette structure privée s’attache à autoriser ou refuser l’accès à de nouvelles personnes selon le degré de partenariat décidé. Certains organismes utilisent déjà largement cette méthode, comme les banques pour des usages variés. Le Crédit Agricole, par exemple, s’initie à cette technologie pour répondre à une problématique concrète, en lien avec les délais de transferts d’argent lorsqu’ils impliquent une opération de change (source : usine-digitale.fr).
La technologie blockchain publique
Comme nous avons pu l’entrevoir plus haut, la blockchain publique ne requiert aucune permission spécifique à l’entrée, ni au moment de réaliser une transaction. Les différents acteurs de la chaîne sont tous au même niveau, et tous les nœuds du réseau d’échange sont contrôlés par le réseau peer-to-peer. L’autre caractéristique essentielle de cette blockchain réside dans son caractère « open-source » : en effet, n’importe quelle personne disposant d’un bagage technique suffisant est en capacité de copier et de modifier le code du protocole selon son bon vouloir – ce qui donne lieu la plupart du temps à des protocoles alternatifs.
On retrouve ce mode de fonctionnement avec les monnaies virtuelles du type Bitcoin. Cette monnaie numérique, totalement impossible à contrefaire et facilement stockable dans un appareil nomade, est non périssable et parfaitement identifiable à la manière d’une véritable monnaie – chaque Bitcoin possède ainsi son propre numéro. D’autres eco-systèmes parmi les plus innovants proposent des codes différents de celui de Bitcoin, tout en conservant la technologie blockchain comme technologie commune – à la manière d’Ethereum, Monero ou encore Bitshares.
En bref, les crypto monnaies sont sur le point de révolutionner la façon de travailler des services financiers, et la manière d’appréhender les transactions financières. En effet, il devient possible par ce biais de réaliser des transactions sécurisées et sans intermédiaire, chaque maillon de la chaîne garantissant l’ensemble.
La technologie blockchain de consortium
La blockchain de consortium fait l’objet d’un partage entre ses différents acteurs, chacun d’entre eux disposant d’un nœud du réseau dans son infrastructure. Ce qui fait que chaque partie équitablement puissante dans la chaîne a un intérêt à travailler avec le groupe. Pour qu’un bloc supplémentaire soit ajouté à la chaîne, un nombre suffisant de membres doivent valider les transactions. Il n’est donc plus question ici de paiements selon des critères informatiques, mais de majorité acquise au sein des membres, de la communauté qui déterminent ainsi la validité des transactions.
Cette technologie est davantage appréciée par les entreprises et par les gouvernements, car permettant de conserver un relatif contrôle sur la transmission des informations. Le revers de la médaille est cette absence totale de transparence : il est en effet possible de rendre publique ou non les transactions effectuées sur la blockchain. Il en résulte au final une éventuelle incitation à recourir aux détenteurs de blockchains privées. En d’autres termes, la blockchain à consortium évolue entre publique et privée, avec cependant la garantie d’un fonctionnement qui n’est pas concentré entre les mains d’une seule entité. D’autres défaillances peuvent également être relevées au passage, comme la difficulté de rassembler plusieurs entreprises autour d’un même projet, chacune de ces structures disposant d’un agenda et de processus qui lui sont propres.
A l’heure actuelle, de nombreuses structures spécialisées notamment dans les virements internationaux emploient cette méthode. C’est le cas par exemple du réseau international de transfert de fonds interbancaires SWIFT. L’’entreprise fondée en 1973 comme une simple coopérative bancaire regroupe désormais plus de 11 000 banques à travers les cinq continents, et traite 25 millions d’ordres de virement tous les jours.
Nous venons de passer en revue les principaux types de blockchain qui existent aujourd’hui. Comme vous pouvez le constater, cette technologie offre d’infinies possibilités et intéresse de nombreux domaines et structures, à l’heure du web participatif et collaboratif. La décentralisation est sans doute l’un de ses atouts les plus significatifs, mais on pourra en trouver d’autres selon les priorités, tels que la traçabilité dans l’environnement logistique. Il convient dès le départ de bien choisir la méthode et les rapports de subordination entre les différents membres de la communauté, de façon à éviter toute difficulté transactionnelle ultérieure.