Dans le domaine du traitement des données personnelles, les préoccupations de même que les défis à relever son de plus en plus importants. En effet, nous vivons une période où le paiement sur Internet devient la norme, et où le niveau de sécurité des identifiants et des mots de passe est plus que jamais mis en avant. Pour renforcer la protection des utilisateurs lors de leur navigation et lutter contre toutes les formes de fraudes, de nouvelles technologies font leur apparition, dont la biométrie vocale que nous vous proposons de découvrir ci-dessous. Vous constaterez que cette méthode se base essentiellement sur des enregistrements vocaux pour déterminer avec le plus de précision possible le caractère authentique d’un profil utilisateur.
Définition de la biométrie vocale
La biométrie vocale se veut être une alternative aux méthodes d’authentification traditionnelles sur Internet. A l’heure actuelle, la plupart des consommateurs et des utilisateurs renseignent un identifiant (le plus souvent un pseudo ou une adresse mail), suivi d’un mot de passe plus ou moins élaboré. Cette manière de procéder comprend bien entendu des inconvénients et comporte des risques non négligeables, notamment et surtout dans le cadre d’une connexion Internet partagée (lieux publics, cyber-café, etc..).
Parmi ces risques, l’usurpation d’identité qui, dans certains cas, peut se révéler particulièrement grave. Avec l’identification vocale, les chercheurs et analystes tentent de développer des méthodes d’authentification efficaces pour vérifier l’identité d’une personne à distance : nous sommes ici dans le domaine de la « biométrie », c’est-à-dire de la science permettant de reconnaître un individu par le biais de ses signes distinctifs – en l’occurrence ici, la voix.
Dès lors, nous serions en droit de nous interroger sur l’efficacité d’une telle procédure : qu’est-ce qui empêche fondamentalement un individu mal intentionné de chercher à imiter une voix ? Que se passe-t-il si la reconnaissance vocale ne fonctionne pas, et que l’individu concerné est malade par exemple ? A cela, l’intelligence artificielle semble avoir toutes les réponses. La biométrie vocale, en tant que telle, est capable de reconnaitre une « empreinte », qui est unique à chaque individu. Dès lors, peu importe la nature de vos données à caractère personnel, puisqu’avec la reconnaissance vocale, seul compte la façon de s’exprimer.
En matière de biométrie vocale, il faudrait revenir sur les différentes méthodes successives qui ont permis d’obtenir un taux de succès caractéristique. On évoquera en premier lieu la technique GMM-UBM, permettant de comparer pour la première fois une quantité importante de données audio entre elles, sans avoir recours à la comparaison entre l’enregistrement d’inscription de l’usager et l’enregistrement d’authentification. De cette façon, le système GMM-UBM a la possibilité « d’apprendre » en fonction de l’étendue du spectre de la voix humaine, afin de constituer ce que l’on appelle un modèle universel. C’est précisément cette méthode que nous vous proposons de découvrir dans le paragraphe suivant.
A l’heure actuelle, de nombreux secteurs semblent trouver un intérêt à la biométrie. C’est le cas bien sûr des principaux établissements financiers, mais également des organismes d’assurances en passant par l’accès aux salles de travail. Selon la société de conseils et d’analyse Opus Research, le nombre d’utilisateurs de la biométrie vocale dans le monde aurait largement atteint le chiffre de 150 millions. Ils seraient ainsi plus de 600 millions à en faire usage en 2020. La raison n’est guère étonnante, puisque la biométrie vocale est déjà en mesure d’identifier plus de 1 000 caractéristiques de la voix.
Comment ça fonctionne ?
La majeure partie des systèmes fonctionnant sur le principe de la reconnaissance par la voix utilisent le même principe :
1 – Délivrance par l’utilisateur d’un « échantillon d’inscription », lors d’une inscription en ligne. Il s’agit dans le cas présent d’un échantillon de voix.
2 – A chaque nouvelle identification, l’individu fournit un « échantillon test », c’est-à-dire un mot de passe particulier ou un échantillon de voix sans contenu spécifique.
3 – Le système compare l’échantillon test avec de nombreux autres échantillons en provenance d’autres locuteurs. Ici, l’important n’est pas de comparer avec l’échantillon test de départ, mais de mesurer le degré de fidélité au modèle de référence du système, ou « modèle universel ».
4 – Pour considérer que la voix de l’individu est la sienne, les développeurs déterminent ce que l’on appelle un « score de similarité ». Celui-ci sera bien évidemment plus élevé selon que vous souhaitez vous authentifier sur un site bancaire pour effectuer des transactions, ou avoir accès à un compte moins critique.
5 – Selon le score obtenu précédemment en fonction du niveau de sévérité choisi, la réponse apportée par le système est binaire : soit il accepte votre identification, soit il la rejette.
Dans quels domaines peut-on l’utiliser ?
Comme nous venons de le voir plus haut, la reconnaissance vocale permet l’identification des personnes. Celles-ci fournissent par définition une caractéristique physique ou biologique au même titre que les empreintes digitales ou les données biométriques, qui peuvent dès lors servir à diverses applications, pas uniquement bancaires ou commerciales.
Les applications possibles de l’empreinte vocale permettent d’ores et déjà le contrôle d’accès vers différents sites web, ou pour un compte client. Mais elle trouve surtout son utilité pour tout ce qui relève de la sécurisation des transactions et la protection des données sensibles. On peut également relever l’intérêt d’utiliser la biométrie pour tout ce qui relève de la réinitialisation de mots de passe. En effet la plupart du temps, il est demandé aux utilisateurs qui souhaitent récupérer leur compte de répondre à des « questions secrètes ». La reconnaissance vocale permet ainsi de substituer ce modèle.
La reconnaissance vocale a également des vertus pour tout ce qui concerne des questions d’archivage ou de classification, notamment de documents multimédias. En effet, si l’on souhaite retrouver le contenu d’un intervenant en particulier, il suffit de réaliser ce que l’on appelle une « structuration multimédia » par le biais de l’analyse audio et vidéo.
On estime également que le domaine de la santé pourrait largement bénéficier à terme de l’identification vocale. Ceci permettrait de faciliter le travail des intervenants, leur donnant la possibilité de transmettre les résultats de leurs patients, par le biais de la vérification passive. La biométrie vocale serait utile également pour le suivi des maladies chroniques, et pour maintenir le lien dans la durée entre personnel soignant et patient sans avoir besoin de passer par une authentification complexe.
Nous venons de regarder ensemble les atouts essentiels de la biométrie, appliquée tout particulièrement à la reconnaissance et l’identification vocale. Vous le constatez à présent, la biométrie vocale peut constituer une solution durable pour effectuer des opérations de paiements en toute sécurité, et pour lutter efficacement contre les tentatives d’usurpation et de fraudes. Les applications de cette technologie semblent véritablement infinies, de telle façon que de nombreux domaines s’intéressent désormais de près à ces nouvelles méthodes pour l’évolution des pratiques professionnelles. Si les chiffres d’utilisation demeurent à l’heure actuelle important dans le monde, la biométrie vocale a de beaux jours devant elle, et s’apprête à conquérir de nouveaux marchés pour les années à venir. Si vous souhaitez en apprendre plus sur la biométrie vocale, la salon Voice Tech Paris y consacre de nombreuses conférences.